Accueil, Pensées, Ma vie, Ma famille, JMJ Newsroom, Portraits, d'Artistes, Mes Inédits, Mes Publications, Mes Textes Syliphone Photoscoops, Hit Parade, JMJ Carterie, JMJ Music, Bric-à-brac, La Guinée en chiffres et lettres, Sites Sélection, Chat et Souris
Chers amis,
Je vous invite à partager cette réflexion que je faisais le 20 juin 1984 et dont
l'acuité semble encore nous inviter à la méditation.
Extraits du texte original.
SUR LE JOURNALISME
Pour que le journaliste guinéen puisse exercer correctement et librement son métier, il faut bien quil en possède la maîtrise technique par une connaissance scientifique réelle. A défaut, confondant les genres, ignorant les règles élémentaires des mass-média, il ne pourra jamais sexprimer de façon éloquente et complète. Quelque soit le mass-média (radio, télévision, ou presse écrite), le journalisme ne simprovise pas, il sapprend. Mais il ne sagit pas dapprendre seulement par la pratique . Certes, la pratique est un maître quaucune méthode ne peut remplacer. Mais elle nenseigne pas toujours tout ce quon pourrait apprendre, ni avec autant de rapidité. Souvent elle enseigne à faire une chose comme quelquun dautre à appris à le faire par sa propre expérience, au lieu denseigner à faire plusieurs choses de plusieurs manières Si notre pays ne paie pas le prix quil faut dans ce domaine, les Guinéens se contenteront meurtris et fustrés dans leur amour propre, de lire ailleurs de bons articles et découter et voir des émissons mieux faites sur dautres antennes. Ce qui serait dommage . Non! Lenthousiasme ne suffit pas, il faut le savoir ! Le journalisme nest vraiment pas une fonction mais une profession . Une lapalissade qui devrait orienter chacun en matière dinformation.
*******
Connaissez-vous l'histoire du Gawlo, cet historien du Foutah Djallon? Vous la retrouverez
dans les textes qui suivent.
LE SOSO BALA
Archétype de la dialectique Musique et tradition Orale
A- LE DYÉLI
Dans lhistoriographie contemporaine de lAfrique, un personnage transcende par la valeur de ses témoignages oraux : le Dyéli.
(1)Ibn Battouba cité Joseph Ki Zerbo in : Histoire de lAfrique Noire . Editions
Hatier Paris 1972. 139 (2)Kuyate (N) : Recherches sur la Tradition Orale au Mali
(Pays Manding ) Alger Déc. 1970 p.29
LE GAWLO
Héraut, généalogiste, exceptionnel médiateur et entremetteur, musicien, le gawlo est par-dessus tout un grand homme de culture possédant un savoir quasi encyclopédique. Les mots justes, la beauté des périphrases, la recherche passionnée des anagrammes, la force incisive et persuasive des maître du verbe. On pourrait dire que le Gawlo est le dyéli du Foutah. Quand il ouvre la bouche, ce qui en sort est nimbé de métaphores, de litotes, de tournures archaiques (conservées pour leur authenticité ). Légendes, épopées, poésies, contes et caetera , tout est dit avec un art oratoire consommé. Gawlo est le singulier de awlubhe : les Awlubhe comme les dyéli sont des hommes de castes comme lécrit le professeur guinéen Bonata Dieng : "ce sont des musiciens chantant les louanges du Prophète ou celles des castes supérieures, mais aussi des guérisseurs. Maîtrisant les "asko"(1), cest à dire quayant une parfaite connaissance de la généalogie des nobles auxquels ils sont attachés Enfin, spécialistes des relations sociales, les Awlubhe interviennent pour régler des problèmes de mariage, de divorce, de réparation de torts et doutrages etc Là, la liberté de leur langue et leur franc parler avec tout un chacun facilitent la tâche conciliatrice ou réconciliatrice ."(2) Chaque Gawlo a la charge éducationnelle de son enfant. Mais au cas où il nest pas bon instrumentiste, il le confiera à un autre plus compétent ou doué que lui. Généralement , cest après la circoncision quon apprend au jeune gawlo le "asko". Les hommes se spécialisent ainsi dans la déclinaison des généalogies et les jeunes filles dans les chants et danses de cérémonies : le "yélaa" et le "sayaa". Lors des veillées, elles simulent des mariages, des baptèmes ou autres cérémonies, les parents leur en "expliquent les paroles . Quand un Gawlo est émérite, il devient Farba, cest le titre honorifique consacrant avec faste le haut degré de connaissance historique atteint par un gawlo.Ils sont très nombreux ,-oui-très
nombreux , ceux qui comme ont connu Demba , mais peu , très peu sont ceux qui comme moi
ont eu le privilège de pénétrer son intimité.
Cette révélation , je la fais avec modestie mais non sans fierté, car Demba était pour
moi plus quun ami, il était un frère : le dragon de la chanson africaine. Pour
avoir reçu de lui, fraternité, amitié et confiance, je me dois de vous livrer les
dernières paroles de Demba, disons la dernière interview fraternelle à coeur ouvert:
Demba répondant aux questions que mon frère Ahmed Tidjane Diop de Radio Sénégal et moi
même, lui posions quelques jours seulement après le 9 ème festival national, cest
à dire quelques jours avant Dakar.
De nos jours la vie des hommes est
impensable sans musique . Celle-ci est inimaginable sans instrument. Pourtant, cest
la nature qui, la première inspira les hommes qu créèrent les premiers instruments de
musique. La légende, on la connaît
"le dieu égyptien THOT, se promenant un
jour le long des rives du Nil, découvrit une carapace de tortue évidée, à laquelle
adhéraient encore des tendons. Lair faisait vibrer ces tendons comme des cordes,
sur cette caisse de résonnance primitive. Cest ce qui inspira au dieu égyptien
lidée de la première lyre.
La flûte elle, naquit des sons que le vent faisait naître en sinsinuant dans les
roseaux
". La légende est longue mais elle cotoie lhistoire.
Les instruments de musique sous le flux
talentueux, imaginatif et inventif de lhomme ont dépassé la nature et atteint la
société pour se mêler à toutes ses activités. Tel est le cas du bolon, cette espèce
de contre-basse africaine. Instrument de chansons guerrières, il est surtout célèbre
dans lAfrique mandingue du moyen-âge. Il accompagnait toujours les guerriers ou
simplement le plus brave guerrier de larmée royale. Le joueur de bolon est de ce
fait témoin oculaire des combats. En chantant, il parle aux gueriers, vante leurss
mérites, gonfle leurs poumons de témérité. Tous les ordres militaires dictés par le
roi, relatifs aux comportements stratégiques sont repris par lui, mieux commentés pour
donner plus de vivacité à chacun et hâter la victoire.
La bataille engagée :
Malgré la chaleur et lâpreté des affrontements, le boloniste ne devra jamais quitter ni la chaleur, ni lapreté des affrontements. Le boloniste ne devra jamais quitter le champ de bataille. Car lui, plus que nul autre, doit donner espoir au soldat qui nen a plus ou peu .
Par lappel constant à la lutte , par
le rappel des consignes royales et lhonneur des ancêtres à sauvegarder . Après le
combat , sur les chemins du retour, le seul son de son instrument infprme les villegeois
de la défaite ou du succès de la mission à des distances considérables. Alors tous se
dirigent vers la place publique . Le roi en tête va sinstaller majestueusement sur
son trône, entouré de sa cour, des guerriers, des populations locales et environnantes.
Tout le monde est là attentif, les oreilles tendues, le cur en alerte. Un silence.
Cest le moment solennel. Le joueur de bolon, dun regard daigle fige sur
lui toute lassemblée. Témoin de visu, il est plus quun reporter autorisé .
Il prend la parole, retrace avec fidélité le film des batailles. Du son grave de son
bolon, il explique tout, fait revivre avec verve latmosphère des combats .
Louant ceux qui le méritent, réprimandant les autres, chante la geste des morts.
Sadressant enfin au roi, il lui dit comment tout le succès na été possible
que grâce à sa sagesse, à ses enseignements et à son intelligence.
Tu na pas fini de grandir,
Tu grandira encore.
En cas de défaite, il fait renaître lespoir, exhorte les guerriers à toujours mieux faire et les populations à faire confiance .
Notre destin est toujours plus grand. Nous devons savoir rester grands même dans la défaite qui nest que provisoire. Le monde ne sarrête pas avec aujourdhui.
Le contact facile, le boloniste a toujours des mots pour chacun et les notes de son instrument pour tous. Quelque soit lissue des batailles; le chef, les guerriers et les populations se quittent toujours lespoir au cur par la magie du verbe du boloniste et peut être le mystique du bolon.
Justin Morel Junior
ZAINOUL ABIDINE SANOUSSI ZAS
UN BAOBAB DE LINTELLIGENTSIA GUINEENNE EST TOMBÉ
LE TEMOIGNAGE DE JMJ
ZAS ! Zainoul Abidine Sanoussi, je le connais depuis une éternité. Je lai
rencontré pour la première fois dans les années 60, alors quétudiant, il vivait
dans la famille Turpin, au quartier Almamya, que je fréquentais aussi à cause de Nico,
mon ami denfance.
Les Turpin, une famille dorigine bissao-guinéenne, où le charismatique leader Amilcar Cabral venait régulièrement voir son compagnon de lutte de première heure, M.Richard Turpin dit Böbö, le père de mon ami.
Zainoul, avait été surnommé affectueusement Bapou, pour sa tête que lon trouvait un peu grosse, mais que lui disait, bien pleine. Avec Pablo, Salva et Helmut il formait un quatuor de feu. Des jeunes intelligents, frimeurs et même flambeurs à leurs heures de gloire. Bref des adolescents, moulés dans le creuset dune éducation révolutionnaire qui faisaient et refaisaient le monde toutes les nuits, au rythme de leur réthorique cuisinée à la sauce du matérialisme dialectique, où les héros avaient pour noms: Hegel, Marx, Engels, Lénine, Che, Fidel, et jen oublie encore
Jai donc connu Zas avant même sa vie dhomme politique. Je lai connu étudiant brillant et sûr de lui, professeur exigeant et percutant, ami fidèle et perfectionniste...
Zas était un amoureux du beau, du vrai, de loriginal. Homme de toutes les passions, il savait se battre pour ses idées, pour ses amis et combattre ses adversaires avec un panache dévastateur. Quon laime ou quon ne laime pas, tout le monde reconnaissait en lui un homme compétent, communicateur et qui était resté, malgré toutes les situations administratives et promotions quil avait connues, léternel enseignant, toujours soucieux du détail. Il était un homme entier, à prendre ou à laisser
Historien de formation, Zas cultivait le sens de lanalyse. Avec sa mémoire déléphant, il était capable de confondre plus dun, sur le terrain de la logique méthodique et scientifique. Sur ce plan, il fut souvent incompris dans ses réactions. Ses colères étaient légendaires, mais toujours passagères. Ses cris nétaient pas des cris, il avait simplement, la voix haut perchée, la déformation de lenseignant qui doit se faire entendre jusquau fond de la salle. Sa mère quil adorait, disait toujours de lui : Bapou aime crier, mais il nest point méchant . Il avait surtout la répartie facile et la culture de la compagnie avec cette amicale tentation à toujours jouer au grand frère, au patriarche éclairé
Communicateur de talent, il aura vécu certainement les plus beaux moments de sa vie quand il fut ministre de la Communication. Là, il nhésita point, il innova en sentourant de cadres sémillants et compétents, aimant le travail collégial. Et lui, en chef déquipe averti, initiera la première révolution de la presse guinéenne, ouverte au jeu libéral et à la démocratie. Il va impliquer tous les médias (radio, télé, journaux) dans un vaste mouvement de créativité et de liberté responsables.
Sous son impulsion personnelle, tous les médias publics feront plus que leur toilette. Ils vont changer pour sadapter à la Guinée nouvelle. Avec, en prime, une recherche constante de la spécificité nationale. Il fera la chasse aux médiocres, bonifiera les créateurs. Il inventera le Feskora, les semaines artistiques et culturelles, la nuit des Oscars, les semaines de lUnesco, les Concours nationaux de la percussion, la nuit des Etoiles; il célébrera les artistes, invitera Aragon, Kassav, Tshala Mwana, Mpongo Love, José Missamou; fêtera les 10 de la Télé nationale avec éclat et encouragera la création de grandes émissions de débats politiques : Causerie Libre avec le Chef de lEtat, entouré de ses ministres, une première mondiale Point dInterrogation Des programmes qui ne survivront pas à son départ.
Cétait aussi un fana des gadgets électroniques (téléphones, ordinateurs, cameras, tv, etc.), il avait un plaisir amical, connaissant aussi ma passion, dans le domaine, à frimer devant moi, quand il avait du nouveau. Il mappelait pour partager la nouveauté, en admirer les performances, et très souvent pour men offrir
Zas et moi, Il avait pour moi une
fraternelle admiration et un respect intellectuel que jai toujours voulu garder
intacts, malgré les vicissitudes du temps, malgré les charges de ses diverses fonctions.
Il savait que javais le courage de mes idées et adorait discuter avec moi,
travailler avec moi. Il me rendait souvent visite pour échanger ou recueillir mon modeste
avis. Cest pour ces raisons, je crois, quil na jamais hésité à me
donner lopportunité de maccomplir professionnellement. Je lui en garde une
reconnaissance éternelle.
Parrain de mon mariage, il fut pour mon épouse Marguerite , nos quatre enfants et moi-même, un attachant conseiller dans les moments difficiles, au carrefour de nos destins croisés.
Zas malade. Chacun de ses amis et de ses
proches a vécu dans sa chair cette lente agonie, cette inexorable descente vers la mort.
Chacun a vécu, presque en direct, le combat dun homme qui aimait la vie et qui
voulait vivre pour servir longtemps encore son pays.
Depuis deux ans, tout le monde le voyait fondre à lécran dans les reportages sur
ses activités ministérielles. Mais Zas, n'était pas de la race des hommes qui
abandonnent le combat face à la mort.
En février dernier, je lui rendais visite dans la chambre 260 de l Hopital Américain, à Paris. Malgré son mal apparent, à ma vue, il a crié son bonheur avec une voix de stentor. Jétais aussi heureux de retrouver là, son ami de toujours, Souleymane Baldé, avec lequel il avait longtemps enseigné dans les universités guinéennes, à Kankan et à Conakry.
Pour la petite histoire, ils avaient longtemps partagé la joie de posséder une 504 Peugeot, au début des années 80, dans les périodes difficiles de leur jeunesse. Cette voiture, ils lavaient surnommée : la mandarine, à cause de sa couleur visible et peut-être des senteurs de son intérieur. Zainoul avait soutenu une brillante thèse sur lethnie minoritaire des Nalous de Boké, préfecture dont lui même était originaire. Né il ya près de 58 ans.
Zas, homme de famille, était marié à Geneviève Millimono dont il avait eu quatre enfants. Deux garçons (You et Che) , deux filles (Helène et Raissa). Ils pleurent aujourdhui un père dont ils peuvent être fiers, car peu de guinéens peuvent se targuer davoir eu une vie aussi bien remplie, un parcours aussi flamboyant dans la durée : universitaire, plusieurs fois ministre (éducation, jeunesse, information, culture, tourisme, intérieur-décentralisation, affaires étrangères), délégué à lUnesco, diplomate aux Nations unies et au Japon, conseiller du chef de lEtat.
Mais le titre dont il était le plus fier lui-même, a toujours été, celui de professeur Dites, Professeur Zas, et il était aux anges avant même ce jour fatidique du 25 avril, qui nous arrache cet autre baobab de lintelligentsia guinéenne.
Le dimanche 22 avril 2001, je suis venu voir Zas, au Centre International Médical de Conakry, à son chevet, Dr Richard Turpin, homonyme de son ancien tuteur, spécialement dépêché de Paris, pour lassister durant son voyage retour de la France. Il le massait patiemment, quand, exceptionnellement, jai été admis dans la salle de soins intensifs. Le médecin lui annonça alors : Bapou, Bapou, cest JMJ .
Zas murmura à peine et referma les paupières. Je ne pus retenir mes larmes. Javais compris. Je me suis retiré pour rejoindre bouleversé à jamais, le grand cercle des amis qui attendaient dehors et qui navaient pu accéder à lui. Car Zas, cétait ça son fort : des amis partout et beaucoup damis. Des ennemis aussi, peut-être, nés dans le tumulte de la vie, des contradictions politiques, des frustations occasionnelles et des rancoeurs accumulées. Des rivalités humaines, tout simplement. Cest la vie. Aucun destin ne saccomplit sans incompréhension.
Zas était un être fidèle et la présence dun Turpin achevait de me convaincre. La boucle était bouclée. Aboré, Punto Final, comme il le disait lui-même.
Croyant, Zas le fut en tous cas. Sa foi, il la pratiquait avec réalisme et son credo, il le clamait toujours : Il ny a de Dieu que Dieu! Et quand, au cours de discussions, il arrivait à son interlocuteur de dire Dieu est grand, Zas répliquait toujours : Dieu nest pas grand, Il est la grandeur !
Il rejoint le Seigneur dans sa grandeur; Fasse Dieu quil partage les splendeurs du ciel dans un repos éternel. Amen.
Justin Morel Junior
SEKOUBA BAMBINO REÇOIT SON DISQUE D'OR ''AFRICANDO''
C'est en présence de nombreux ministres, diplomates, fans, parents et amis que le célèbre chanteur guinéen, memdre du groupe international AFRICANDO, a reçu son disque d'or pour l'album BETECE, cet après-midi du 23 aout 2001 à l'HOTEL CAMAYENNE.
En lui remettant le disque du précieux métal, le Ministre de la Jeunesse A.Kader Sangaré a précisé en le congratulant qu'une plus grande fête lui sera très prochainement dédiée. Un gala national pour célébrer le jeune vertueux et talentueux qu'est SEKOUBA BANBINO dont la modestie rime avec sa popularité.
Rappelons que Sekouba a été gratifié aussi d'un Grammy de la BBC, remis également au cours de la cérémonie. Le manager de la maison Syllart Productions est venu à Conakry pour superviser l'évènement. Parmi les invités de marque, le Directeur Général du BGDA, Riad Chaloub a salué dans une émouvante interview le succès de Bambino et espéré que l'exemple Bambino soit suivi pour assurer la reconquête de sa place de pionnière de la Musique africaine.
Toutes les vedettes guinéennes s'étaient données rendez-vous pour saluer le brillant transfuge du Bembeya Jazz National. Le Bembeya était là au grand complet pour vanter les mérites de Sékouba et surtout la simplicité qu'il su garder et ses excellentes relations avec le groupe malgré ses nombreuses sollicitations internationales.
BEMBEYA JAZZ NATIONAL....LA RECONQUETE ?
Les musiciens du légendaire Bembeya Jazz National quitteront le 6 septembre Conakry pour une grande tournée sénégalaise. Ce séjour qui se veut historique passera par Dakar, Ziguinchor et Tambacounda. Les organisateurs annoncent même une excursion musicale sur Banjul en Gambie. L'orchestre qui répète depuis le mois d'avril a promis de relever le défi en comblant tous ses fans de musique authentique durant toute une quinzaine.
Le Directeur Général de l'Agence Guinéenne de Spectacles, M. Isto Keira, qui a goupillé toute cette opération en partenariat managerial avec des spécialistes sénégalais, confirme le sérieux de l'opération qu'il situe volontiers dans le cadre de la célébration des 40 ans du groupe mythique.
L'Agence de promotion Cocorico de Siré Diabaté a, dans une intervew accordée à la RKS (Radio Kaloum Stéreo) insisté sur le professionnalisme qui caractérise cette véritable fiesta que prépare le Bembeya pour le public sénégalais. Le Sénégal où plane encore l'ombre tutélaire du ''Dragon de la Chanson africaine'', le chanteur Aboubacar Demba Camara, mort à Dakar le 5 Avril 1973, victime d'un terrible accident de la circulation.
Les stars du Bembeya sont au rendez-vous, le virtuose Sékou Bembeya, "Diamond Fingers'', à la guitare solo, Youssouf Ba, est de retour, apres ses problèmes de santé; Sékouba Bambino est en tournée au Canada, mais promet de rejoindre l'orchestre tres rapidement.
Bembeya pourra-t-il accomplir le miracle...? Lui sera-t-il possible de reconquérir le public sevré depuis une éternité ? A suivre...
EXCLUSIF YOUSSOU NDOUR
La célèbre vedette sénégalaise Youssou Ndour a profité du séjour du Bembeya Jazz National au pays de la Teranga pour rendre un vibrant hommage au légendaire orchestre et à la musique guinéenne.
<< Pour moi, le Bembeya, c'est emblématique, mais c'est surtout une légende. Quand j'ai entendu la publicité, je me disais que c'était pas vrai. On se rend compte que c'est une réalité, maintenant, bravo à tout le monde: les musiciens d'abord, les gens qui ont aidé à ce que le groupe soit reformé, à ce que le groupe se déplace, à ce que le groupe spécialement vienne au Sénégal à Dakar et aussi qu'aujourd'hui je me retrouve dans mon club, le Thiossane, que le Bembeya y joue, ça me fait énormément plaisir.
Surtout quand on parle de la musique guinéenne, cette musique qui nous a tant donné, énormément donné; pour moi les méga stars ce sont d'abord des chanteurs comme Kouyaté Sory Kandia, Boubacar Demba Camara, pour moi ,ce sont ces gens qui m'ont fait aimer la musique...... Manu Dibango, pour moi c'est ça des méga stars.
La musique guinéenne elle est ce qu'elle est avec énormément de mélodies surtout. Les grandes compositions aujourd'hui de la musique ouest-africaine sont forcément, à plus de 50% des compositions guinéennes et les grandes voix ouest-africaines sont forcément à près de 50% ou plus de 50% guinéennes, donc pour moi la musique guinéenne avec toute cette facette avec tout ce mouvement de diversités, elle reste quand même une des musiques de base de la musique ouest-africaine et généralement africaine.>>
Propos recueillis par Moussa Mara
SOCIETE: MGR ROBERT SARAH: '' JE DIRAI TOUJOURS LA VERITE, LA VERITE LIBERE L'HOMME ''
Conakry, 19 novembre 01 - Dans l'homélie de ses adieux à la Guinée, au cours de la messe d'action de grâce concélébrée à Conakry , ce dimanche 18, Mgr Robert Sarah a confessé. Extraits: '' Des commentaires tronqués de mon adresse au dîner organisé par le gouvernement ont été rapportés au Président de la République. Je vous prie de lui remettre la copie originale de mon intervention. J'ai toujours été exigent dans la proclamation de la vérité et je mourrai au service de la vérité car, elle seule libère.
Vous savez combien je vous aime et combien j'aime ce pays. Mais je me sens rejeté, au moment où je quitte la Guinée et cela m'attriste. Je supplie Dieu Tout-Puissant de maintenir la Guinée dans la paix et la justice. Durant mes 22 ans de ministère en Guinée, si j'ai blessé quelqu'un, qu'il me pardonne, car je l'aurais certainement fait par devoir....Que cette messe d'action de grâce soit le moment et de réconciliation. Comme vous le savez, j'ai toujours fait un examen munitieux de la situation socio-politique nationale...
Aux jeunes, je dis: Ayez la hantise du travail bien fait et menez le combat contre la corruption. Que le soleil ne se couche jamais sur votre colère. Engagez-vous avec générosité dans le débat politique et n'entrez point dans les violences qui détruisent l'Afrique. ... Et vous, parents, il faut montrer aux jeunes par la parole et l'exemple, qu'ilest possible à des hommes et des femmes de caractère de résister à certaines tendances de notre époque, ou même de modifier le cours des événements et de prouver ainsi que le torrent n'entraîne pas le rocher. Seul le sable est emporté par le courant. Le rocher au contraire, détourne le cours du torrent. Mais y a-t-il aujourd'hui des rochers.... ''.
Ce sermon prononcé en guise d'adieu a ému plus d'un guinéen, chrétiens ou musulmans, car Mgr Robert Sarah a toujours cultivé la différence fondée sur la quête constante et courageuse de la vérité. Comme il se décrivait lui-même, deux jours avant, au dîner offert par le gouvernement guinéen: '' une sentinelle, un guetteur à la porte de la cité guinéenne.''
La cérémonie qui a duré environ trois heures, a connu la participation de 15 à 20.000 fidèles toutes religions confondues. Le soleil était ardent, malgré les manguiers et autres palmiers dont l'ombrage était recherché par tous.
Les chrétiens ont espéré la visite du Président Lansana Conté qui l'avait promis à Mgr Sarah, au cours de l'audience qu'il avait accordée au prélat, au lendemain de sa nomination de Secretaire chargé de l'Evangélisation des Peuples (Département Asie), par le Pape Jean Paul II.
Cette absence est interprêtée par les uns et les autres comme la confirmation de la tristesse avouée par Mgr Robert Sarah, qui a cependant, demandé de prier pour les responsables guinéens afin que Dieu les éclaire et guide leurs pas. En effet, fidèle à lui-même, l'ex-archevêque de Conakry, aurait aimé une dernière fois dire, de visu, sa part de vérité au président Conté, comme il l'avait fait en son temps avec le président Sékou Touré. Cette occasion ne lui a pas été donnée, mais les échos de ses deux dernières interventions ont eu un tel retentissement que l'homme de Dieu peut partir avec la conscience du devoir accompli. Ses inquiétudes exprimées d'une façon limpide ont achevé de convaincre tous les guinéens sur ses qualités d'homme de foi dont le sacerdoce est incorruptible.
Si, pour les jeunes de Guinée, le départ de l'archevêque n'est qu'un aurevoir comme l'affichaient les t-shirts qu'ils arboraient pour la circonstance, en réalité, ce n'est certainement pas demain que Mgr Robert Sarah, qui rejoint le gouvernement du pape, reviendra.
Alors chacun, peut -etre se souviendra de ce proverbe: '' Le mensonge peut construire mille cases, c'est la vérité qui un jour les habitera.'' Et chacun se souviendra un jour de ces mots de Mgr Robert Sarah: '' Je ne pouvais quitter la Guinée sans interpeller une dernière fois notre conscience personnelle et collective face à nos responsabilités historiques... C'est l'amour de mon pays qui me donne l'audace de proclamer ce que je crois. Et comme je voudrais communiquer à chaque guinéen, surtout aux responsables et leaders politiques, la passion qui me dévore pour la prospérité de la Guinée.''
IN MEMORIAM: MADIGBE KOUROUMA N'EST PLUS
LA MORT D'UN HOMME COMPETENT ET JOVIAL
Conakry, 14 novembre 01- Madigbè Kourouma, Représentant de l'UNESCO au Burkina Faso est décédé le lundi, 12 novembre, aux environs de 22 heures, dans un hopital parisien, foudroyé par la maladie. Ce philosophe et idéologue guinéen était fonctionnaire onusien depuis une vingtaine d'années. Sa compétence, son sérieux et sa grande sociabilité lui ont permis de grimper progressivement tous les échelons professionnels du Système.
Originaire du village Baranama, Madigbè Kourouma est né à Kankan, en février 1944. C'est dans cette ville légendaire qu'il fera ses études primaires, secondaires et universitaires, avant de descendre sur Conakry, la capitale. Produit de l'Université guinéenne qu'il servira longtemps, avant de devenir Inspecteur général du Parti, puis de l'Education, à la fin des années 70.
Grand homme de culture, pédagogue averti et administrateur vigilant, Madigbè avait la faconde des maîtres de la parole, livrée dans une plaisante modestie. Pour la petite histoire, l'on retiendra qu'il fut chanteur de l'orchestre Julius Nyéréré de l'Université de Kankan. Son titre-phare traitait de l'alphabétisation. Plus tard, il se spécialisera dans cette problématique.
La cinquantaine grisonnante, la poitrine forte et de gros yeux, Madigbè était un homme de conviction dont la sincérité et les connaissances avait séduit feu Mamady Keita, célèbre philosophe et ex-Ministre de l'Education qui l'avait rapproché de lui et offert toutes les opportunités professionnelles pour son total épanouissement. Il lui en est resté très reconnaissant. Et ce n'est donc pas par hasard que son fils aîné avait gardé le patronyme de cet ami.
Moi je l'ai connu à l'Institut polytechnique Gamal Abdel Nasser de Conakry, alors que j'étais étudiant en philosophie et histoire. Il faisait partie du groupe de jeunes professeurs que j'aimais bien pour leur ouverture d'esprit et leur engagement intellectuel. Depuis, nous sommes restés amis et, malgré les tempêtes du temps, la fidélité est restée notre chaîne et la culture, le ciment de nos relations.
Je n'oublierai jamais nos soirées au Fesctac 77 à Lagos avec l'équipe des Zas, Bailo Télivel, Souleymane Baldé, Dirus Doré... Madigbè Kourouma était l'un des principaux organisateurs de ce grand Festival Africain des Arts et de la Culture. Je n'oublierai jamais aussi, mes escales sénégalaises où il venait presque toujours me chercher à l'aéroport pour un brin de discussion. Il avait la répartie et la réflexion faciles et savait sans vexer personne faire passer le message de ses convictions, surtout quand son interlocuteur ne les partageait pas. C'est cette empathie qui fera de lui pendant plusieurs années le président de l'Association du Personnel UNESCO au BREDA, à Dakar.
Affecté au Sénégal en 1979, il sera chargé du programme Alphabétisation. Il y travaillera sans relâche près de dix huit ans, avec l'appréciation constante de ses supérieurs, ce qui lui valut finalement sa promotion comme Représentant de l'UNESCO au Burkina Faso en 1997.
Il nous quitte alors qu'il avait encore tant à donner, lui qui savait dans l'épreuve, garder un sens rare de l'humour et de la tolérance. Lui, Madigbè Kourouma, dont l'image d'époux débonnaire, de père jovial et d'ami loyal nous restera.
Le Système des Nations Unies, ne te pleurera pas, Madigbè, il te montrera toujours en exemple, fier de ton travail et de ton humanisme véritable.
A Bana, ton épouse, à tes cinq enfants, tes parents et tous tes amis, vont nos condoléances les plus attristées.
Que ton âme repose en paix. Amen. JMJ
AVANT-PREMIERE: SEKOUBA BAMBINO EN EXCLUSIVITE MONDIALE Conakry, 17 janvier 2002- Il y a une semaine aujourd'hui, le staff de production de la vedette Sékouba Bambino Diabaté, invitait les journalistes de la place à une séance d'audition exclusive, en première mondiale, du prochain opus de l'artiste guinéen. C'était au night club Madrid, quartier Madina, corniche sud. Pour la plupart des journalistes présents, le 7ème album de Bambino crache du feu. Il est téméraire. Il s'attaque au public hip hop et aux mélomanes de la world music. Avec un invité de marque comme Disiz La peste, le rapeur sénégalo-français, Bambino n'oublie donc pas la nouvelle vague des jeunes branchés. Un autre Bambino, une nouvelle vision. Des arrangements de grande main. Un album bien équilibré. Les instruments traditionnels comme le Ngoni, le Bolon et le Balafon, sont valorisés par un heureux mixage. Par-dessus tout, l'artiste demeure fidèle à ses traditions, même quand il reprend avec bonheur l'inimitable Soul Brother n*1, Mr Dynamite James Brown, c'est en...malinké qu'il chante. Il laisse le soin aux choristes de fredonner avec éclat les doux refrains de ''It's Man's man's world''. Une éblouissante restitution qui fera sourire ou frémir plus d'un. Jean Baptiste Williams, journaliste musicien de son état a déjà littéralement craqué. Douze titres fouettés avec un talent fou. A retenir: Sinikan, Nimafèlè, Famou, C'est compris, Ntiwara, Habib Cissoko, Atétolama, Gnaniginin, Bambino, Promesse, N'nafila, It's Man's man's world. L'événement était goupillé par Syllart Productions et CDS. Sortie de l'album le 23 février au Stade du 28 Septembre de Conakry.
AVANT-PREMIERE: SEKOUBA BAMBINO EN EXCLUSIVITE MONDIALE
Conakry, 17 janvier 2002- Il y a une semaine aujourd'hui, le staff de production de la vedette Sékouba Bambino Diabaté, invitait les journalistes de la place à une séance d'audition exclusive, en première mondiale, du prochain opus de l'artiste guinéen. C'était au night club Madrid, quartier Madina, corniche sud. Pour la plupart des journalistes présents, le 7ème album de Bambino crache du feu. Il est téméraire. Il s'attaque au public hip hop et aux mélomanes de la world music. Avec un invité de marque comme Disiz La peste, le rapeur sénégalo-français, Bambino n'oublie donc pas la nouvelle vague des jeunes branchés. Un autre Bambino, une nouvelle vision. Des arrangements de grande main. Un album bien équilibré. Les instruments traditionnels comme le Ngoni, le Bolon et le Balafon, sont valorisés par un heureux mixage. Par-dessus tout, l'artiste demeure fidèle à ses traditions, même quand il reprend avec bonheur l'inimitable Soul Brother n*1, Mr Dynamite James Brown, c'est en...malinké qu'il chante. Il laisse le soin aux choristes de fredonner avec éclat les doux refrains de ''It's Man's man's world''. Une éblouissante restitution qui fera sourire ou frémir plus d'un. Jean Baptiste Williams, journaliste musicien de son état a déjà littéralement craqué. Douze titres fouettés avec un talent fou. A retenir: Sinikan, Nimafèlè, Famou, C'est compris, Ntiwara, Habib Cissoko, Atétolama, Gnaniginin, Bambino, Promesse, N'nafila, It's Man's man's world. L'événement était goupillé par Syllart Productions et CDS. Sortie de l'album le 23 février au Stade du 28 Septembre de Conakry.MUSIQUE: PLEINS FEUX SUR LE NOUVEL ALBUM DE SEKOUBA BAMBINO
Conakry, 25 janvier 2002- L'album « SINIKAN » de Bambino est enregistré dans les Studios OPUS de Michel SARDOU, en France. Les arrangements sont assurés par le célèbre musicien français François Bréant qui est à son troisième album africain, après ceux de Salif keita (Soro et Koyan).
Ce nouvel opus de Bambino a connu la participation des grands ingénieurs de son comme Herve Marignac. Syllart Productions qui a produit cet album, a investi plus de 100 000 dollars US, sans compter les frais darrangement. La réalisation de l'album « SINIKAN » de Bambino a pris un an de travail et de recherche artistique pour aboutir. De grands noms comme Dizis Lapeste, Ousmane KOUYATE et Jean Jacques MILTO ont participé à l'oeuvre. Après la finition de lalbum « SINIKAN » il a été écouté et apprécié par certains médias privés européens qui ont décidé de prendre part à la sortie officielle de la cassette à Conakry, prévue le Samedi 9 Mars 2002, pour voir lartiste dans son milieu et avoir une plus large image culturelle de la Guinée.Le Monde, Libération, Folk Roots, Beat, Télérama, France 2, et CFI ont confirmé leurs arrivées. Une Sonorisation de 70 000 Watts de puissance sonore est prévue pour livrer un spectacle de dimension internationale au Stade du 28 septembre.
SANTE: VACCINATION DE 400.000 ENFANTS DE GOMA ET KIROTSHE
Goma, 5 février 2002- Watoto Kwanza ! Watoto Kwanza ! crient en choeur, les enfants de cette école en ruine. En Swahili cela signifie : Les enfants dabord ! Tout un programme. Surtout en ces lendemains qui déchantent à Goma.Goma est une ville fille du Lac Kivu, bâtie sur sa rive gauche, qui émerge même au coeur de cette interminable chaîne volcanique des Virunga, où deux cratères encore actifs samusent, périodiquement, en spectaculaires éruptions au grand dam des populations, apeurées, sinistrées, tuées. Pourtant, Goma jouit en temps normal dun climat agréable, adouci par les vents du Kivu, le jour, et la nuit, par la brise ravalant les sommets dune moyenne de 1500 mètres.
Mais depuis la dernière éruption du 17 janvier et ses terribles conséquences humanitaires, la situation a bien changé et lon craint désormais que la rougeole ne fasse des ravages parmi les populations vulnérables que sont les enfants, dautant plus que les dernières statistiques montrent selon lUnicef que la majorité des cas soit 56 % ont été plutôt observés chez les plus de cinq ans.
Les craintes dune épidémie de rougeole sont justifiées, car les taux de couverture vaccinale sont généralement faibles. Et Docteur Facinet Yattara, Coordonnateur des Journées Nationales de Vaccination (JNV) en Est RDC, précise que les taux étaient respectivement de de 46% pour Goma et 61% pour Kirotshe et beaucoup moins les trois années précédentes, ce qui augmente le risque. De même, les conditions de vie précaires des populations déplacées qui ont perdu toîts et biens préparent le terrain à la malnutrition sévère surtout chez les enfants de moins de cinq ans, ce qui représente un facteur important de létalité accrue dans cette tranche d age au cours d une épidémie de rougeole.
La campagne de vaccination contre la rougeole qui démarre demain est donc préventive. Elle durera six jours (du 6-11 février) et concernera les zones sanitaires de Goma et de Kirotshe, situé 40 kilomètres plus loin. A Kirostshe, les enfants pourront être rapidement touchés, car les écoles y fonctionnent normalement, tandis quà Goma, il faudra surtout compter sur les centres daccueils temporaires, lappui des ong locales et internationales présentes sur place pour pouvoir atteindre de nombreux enfants dispersés depuis le sinistre.
Léquipe de lUnicef et les autorités sanitaires locales saisiront cette opportunité pour administrer une dose supplémentaire de vitamine A à la même tranche dâge, environ six mois après la campagne de supplémentation effectuée au cours des JNV 2001. Cette fois, ce sont près de 400.000 enfants âgés de six mois à 15 ans sont ciblés par cette campagne de vaccination de masse, conformément à la stratégie nationale de la RDC programmée pour 2002 et 2003 pour un meilleur contrôle de la rougeole.
Pour garantir la réussite dune telle opération, lInspection provinciale de la Santé qui pilote la totalité de lopération, lUnicef et lOMS, MSF Belgique et Save the children ont préparé la logistique adéquate et consolidé la gestion de la chaîne de froid. La communication se déploie en un vaste mouvement soutenu par la mobilisation sociale, encouragée par les médias locaux (presse écrite, radio et télévision), supportée par ce quon appelle ici, les lance-voix, ces puissants mégaphones transportés à bord de bus collectifs. Une communication de proximité efficace dont espère beaucoup ici. Ainsi, 350 infirmiers seront mobilisés sur une centaines de sites choisis pour cette opération. Une campagne qui mobilise les églises, les maires de communes, les chefs de quartiers et davenues, unis dans une lutte solidaire contre la rougeole.
LUnicef pour sa part, a dégagé quelque 200.000 dollars américains, pour entre autre, assurer lachat des vaccins, la fourniture du matériel de vaccination et divers coûts opérationnels. Chacun des partenaires engagés dans lopération souhaite que cette campagne de vaccination aboutisse à une large couverture vaccinale des enfants et puisse permettre aux services sanitaires de reprendre leur travail sur des bases fortifiées par cette campagne de grande envergure. Et tout Goma pourra proclamer : nous avons fait Watoto Kwanza !
Justin Morel Junior
Camp Goma
GOMA: APRES LE VOLCAN, LA VIE
Goma, 04 fevrier 2002- Voici donc Goma, ville meurtrie, ville martyre. Le volcan Nyiragongo a balafré la cité de ses laves fluides et incandescentes, de ses scories fumantes puis refroidies. Les fumerolles que les vents poussent, transportent encore cette odeur de méthane qui enveloppe la ville en plusieurs endroits.
Comme une pieuvre rapace, Nyiragongo a étendu ses tentacules partout dans cette ville de quelque 450.000 habitants. Entre ces amas calcinés, ces cendres envahissantes, erre encore une population sur laquelle le volcan a impitoyablement craché sa colère. Ces gravats de 3 mètres de haut, ces arbres carbonisés, ces maisons décoiffées ou découpées, ces rues recouvertes de scories, ces immeubles terrassés, ces écoles et marchés enfouis; bref, toutes ces ruines témoignent de la violence de léruption du 17 janvier qui a fait de 30% des habitants de Goma désormais, des sans-abris.
Si les premiers jours, ce sont environ 150.000 personnes qui sétaient réfugiées au Rwanda voisin, dans les villes de Gisenyi et Ruhengeri; depuis, la plupart sont revenus, malgré les conseils des volcanologues les invitant à la prudence. Les populations ont avec bravoure autant que possible déblayé les rues des tonnes dimmondices, pour permettre une certaine fluidité de la communication. La ville qui nest plus divisée en deux, essaie de survivre en tutoyant quotidiennement le danger.
Dans ce décor de désastre, des enfants perdus, éberlués, plus à la recherche de pitance que de leurs parents. Les femmes gardent cependant leur dignité devant cette catastrophe, mais les bébés quelles portent au dos pleurent leur faim. La lutte pour la survie est un combat de tous les jours. Soixante dix-sept mille familles sont ainsi en situation de précarité absolue, nécessitant une action concertée immédiate.
Les humanitaires sont venus de partout pour aider les populations en état durgence. Mais lUnicef qui était déjà en activité à Goma, sest rapidement déployée pour cerner la situation et essayer de donner les appuis nécessaires aux populations en détresse. Les mouvements des populations sinistrées entre le nord Kivu et le Rwanda ayant provoqué dénormes déplacements denfants non accompagnés, particulièrement sur laxe Goma-Sake-Minova-Bukavu ou encore Goma-Rutshuru, LUnicef, en collaboration avec Save the Children et le CICR, sest engagé dans le volet enfants non accompagnés ou séparés de leurs familles dans la zone de Goma. Deux cents enfants ont pu être identifiés au Rwanda, 250 à Goma et 89 à Bukavu. Par ailleurs 707 demandes de recherches ont été déposées par des familles. Entre identification des enfants et réunification des familles, LUnicef, le CICR et les Ong locales internationales, ont pleinement collaboré pour améliorer la situation des uns et des autres. Une réponse humaine rapide qui a permis de sauver beaucoup denfants de linsécurité ambiante.
Lurgence a consolidé à Goma la synergie entre les agences humanitaires et cest tant mieux. Sappuyant sur une stratégie de communication de proximité, LUnicef grâce à ses messages diffusés sur les antennes de la Radio locale et la mise en place de points découte a pu assurer en harmonie avec les parents et les responsables communautaires une assistance directe à près de 400 enfants victimes du Nyiragongo, et cela, malgré la destruction de ses magasins par les éléments déchainés, qui ont aussi rayé 45 écoles de Goma de la carte, livrant ainsi à eux mêmes 24.000 élèves du primaire et du secondaire.
Une situation préoccupante qui fait lobjet de toutes les réflexions actuellement, même si certains annoncent que le 25 février devrait voir la reprise des cours. Il est vrai que ce nest pas une tâche facile, pris en étau entre les conseils de prudence des scientifiques et lattachement viscéral des populations à leur Goma natal, les humanitaires présents à Goma sont pressés de toutes parts de priorités en santé, en nutrition, en eau et assainissement, etc.
Impliquée effectivement dans les différentes opérations depuis le 17 janvier, LUnicef a pu fournir entre autres, 200.000 tonnes de matériels durgence non alimentaires ( couvertures, savons, bidons, bâches,), mais aussi des kits nutritionnels, 21.200 pastilles de purification de leau et quelque 900 kilogrammes de chlore pour le traitement de leau, 30.000 tonnes de lait thérapeutique, etc. Cette aide a pu profiter à près de 77.000 familles.
Pour prévenir une propable épidémie, lUnicef en collaboration avec ses partenaires habituels, notamment lOMS ainsi que des ONGs internationales (MSF- Belgique, Save The Children) appuiera une grande campagne de vaccination contre la rougeole du 6-11 février 2002, ciblant les 400.000 enfants de 6 mois à 15 ans de la ville de Goma et de la zone sanitaire de Kirotche. La ville de Bukavu qui abrite environ 20.000 déplacés a reçu également une assistance en non vivres pour faire face à lépreuve. Des médicaments y seront prépositionnés pour une intervention rapide en cas de choléra.
Pendant ce temps, malgré tous les risques annoncés par les experts, (car la terre frémit encore à Goma), de jour comme de nuit, des bruits sourds secouent de façon spasmodique la ville; en dépit de tout cela, la vie reprend le dessus. Les populations saffairent à retrouver leurs lopins perdus dans ces déchets volcaniques. Tandis que les volcanologues continuent leurs relevés techniques, les habitants de Goma, ramassent des tôles par-ci, des briques ou des blocs par là, pour se refaire un toit. Une situation incertaine qui est un défi permanent à demain que tout le monde ici redoute tout en saccrochant éperdument à Goma.
Justin Morel Junior
EDUCATION:OU EST MON ECOLE ?
Goma, 8 Février 2002- Entre ces ruines toujours fumantes, sur ces vastes étendues noires de lave compactée, deux enfants dessinent au loin des figures géométriques bizarres. Les pierrailles crépitent de chaleur sous leurs petites savates poussiéreuses et la pluie qui tombe sévapore aussitot en fumée blanche odorante, sous leffet des braises ardentes qui parsèment ces lieux.
Ces enfants ne jouent pas, ils essayent plutot de repérer ce qui, il ya seulement trois semaines était leur cour de récréation. Aujourdhui, ils sy perdent. Devant ces monticules de lave, ils semblent mesurer la profondeur des cicatrices que Goma portera longtemps encore. Une espèce de scarification volcanique qui aggrave leur situation et entraîne chaque jour un peu Goma dans une vie plus précaire, avec ses 20.000 maisons détruites.
Les responsables de léducation annoncent la destruction de 45 écoles, certains mêmes parlent de 50 établissements engloutis par locéan de lave. A présent, 24.000 élèves du primaire et du secondaire sont privés denseignement. Les enseignants eux-mêmes sont sinistrés, beaucoup ont perdu leurs maisons et biens, surtout ceux du quartier de Katindo.
Dans ces conditions, les priorités se bousculent et séliminent quelques fois, faute de moyens. Une situation dramatique à laquelle Goma ne pourra jamais faire face toute seule. Comment en réalité affronter tous ces problèmes, avec des parents plus appauvris, des enseignants déboussolés, des élèves affamés ? Les institutions onusiennes (Unicef, Ocha, Pam, Hcr,etc) et les Ong locales et internationales (Save the Children, Msf Belgique, etc), la Croix Rouge, contribuent chacune à sa manière à amoindrir les effets de la catastrophe et fournissant vivres et non vivres aux populations éprouvées. La date du 25 février est retenue pour le retour des enfants à lécole, mais quelle école, puisque la plupart des enfants se demandent maintenant où est leur école?
La Directrice Régionale pour lAfrique de lOuest et du Centre, Madame Rima Sala, en séjour à Goma, a promis que lUnicef appuiera le retour à lécole en contribuant à la réhabilitation des écoles détruites et la fourniture de matériels scolaires pour 12.000 élèves de lenseignement primaire public, soit la moitié des effectifs. Elle a également annoncé la distribution prochaine par lUnicef, de 500 kits scolaires (cahiers, crayons, craie, ardoises,etc) et des tables-bancs pour aider les enfants à reprendre le chemin de lécole.
Cette action, selon les responsables de léducation, est de nature à soulager sérieusement les élèves et les parents inquiets pour l avenir. Mais, comme dit un vieux sage de Biréré, quartier animé de Goma: la vie est une aventure, lon peut toujours recommencer, il faut seulement savoir garder espoir.
Justin Morel Junior
Camp Goma, 8/02/02
SANTE: GOMA, MAKISI, DEMAIN EST UN AUTRE JOUR
Goma, 7 Février 2002- Courbée sous le poids de son gros sac de charbon, ses deux filles devant, elle avance péniblement sur les côteaux qui longent le lac Kivu, en direction de Bukavu.
Les véhicules qui passent, les plongent dans un nuage de poussière argileuse, quelles chassent de leurs mains, pour respirer la brise qui remonte du Lac Vert. Cette femme a décidé la nuit dernière de se rendre au Centre de santé de Bwérémana, où les enfants devront être vaccinés, selon ce que lui a dit le chef de quartier, qui le tient du chef de la localité, qui lui, est en contacts réguliers avec les responsables de la santé de Kirotshe à 40 km de Goma.
Makisi Mawatu est une brave femme dont la vie est un mélange de douleurs et de misères. Veuve depuis deux ans, elle a, seule, la charge de ses deux filles que lui a laissées son mari défunt, victime dune affaire de lopin de terre. Le charbon quelle transporte, elle le revendra au détail sur les étals du village Minova, pour subvenir à ses petits besoins et à ceux de ses deux filles.
Sur la route qui les mène au centre de santé elle parle à ses enfants de sept et cinq ans: Vous savez, actuellement, il faut faire attention, les maladies se promènent beaucoup, surtout depuis cette affaire du volcan de Nyiragongo, beaucoup de mauvaises choses circulent et vont nous faire très mal, mais il faut supporter. Jai même appris que les gens de Goma ont amené la rougeole Alors, attention. Les infirmiers ont parcouru tous les coins et hameaux pour informer tout le monde de se faire vacciner pour se protéger. Vous devez absolument éviter dattraper Suluba(rougeole), cette sale maladie. Ca fait mal et peut tuer Nayez donc pas peur, cest une piqûre que lon vous donnera et cest fini Et puis, cest gratuit, cest lUnicef et lOMS qui nous aident comme ca.."
Les deux filles un peu craintives, donnent quand même leur accord à leur maman. Elles continuent leur marche dans ce paysage de rêve, où les montagnes et les collines font une course à linfini.
Elles arrivent au Centre de santé, déposent leur charge de charbon et rejoignent les rangs déjà formés par des dizaines de femmes, denfants, et de bébés à califourchon sur le dos de leurs mamans. Des paroles échangées furtivement. Des cris. Des pleurs. Le rang avance. Cest à présent leur tour. Une injection. Un cri. Une caresse dinfirmier. La vaccination est terminée. Les enfants soupirent, la mère respire enfin.
La vaccination se poursuit, tandis que le chef de la Zone de Santé explique aux journalistes de la Radio Télévision Nationale Congolaise, la stratégie développée pour atteindre les tranches dâge cibles (6 mois à 15 ans) de la campagne de vaccination dans le Sud Kivu, avec lappui des écoles, des familles et des communautés. Ici, selon Dr Asini, nous profitons même de la vaccination dans le village de Shanga, pour faire de la récupération nutritionnelle.
Le médecin, comblé par laffluence au Centre de Santé, continue à entretenir les médias sur les 189.339 enfants qui seront vaccinés sur les 402.848 habitants de Kirotshé, il est convaincu que cette campagne sera un succès.
Quant à léquipe de supervision de la campagne, de passage à Kirotshe, elle conseille de faire attention aux cas des enfants non scolarisés et déscolarisés. Elle insiste sur le fait que toutes les tranches dâge ciblées doivent être effectivement touchées. Dr Elie Mashimango conclut: Il faut communiquer, remonter les résultats pour quils soient analysés et diffusés, en vue dune meilleure connaissance de la situation.
Pendant que les techniciens discutent encore, Makisi Mawatu et ses deux fillettes Bahati et Moséka séloignent. Elles marcheront sept kilomètres pour rejoindre la chaleur de leur cabane.
Demain est un autre jour
Justin Morel Junior
Camp Goma, 7/02/02
ENFANCE: NYIRAGONGO ET LES ENFANTS DE GOMA
Goma, 6 Février 2002- De son petit visage de noix de coco, semble dégouliner de fines larmes. Les yeux embues, le cheveu ras, avec une petite robe marron à carreaux, Amini Ebatuma a cinq ans. Elle a fui avec ses deux soeurs Riziki et Mapenzi, dans la débandade générale qui a suivi lexplosion du volcan Nyiragongo, alors que les laves fumantes étaient à 50 mètres de leur vieille hute..
Depuis, elle sest retrouvée à Massisi (71 km de Goma), recueillie par une famille inconnue, dans un élan de solidarité admirable. Puis, grâce à SOS Grands Lacs, une Ong locale quappuie lUnicef, elle a été retrouvée, identifiée et répertoriée. Elle est ici aujourd hui, à Saké, au Centre de transit des enfants non accompagnés.
La tête baissée, elle murmure, puis, marmonne en mots saccadés, sa terrible aventure. Sa soeur Riziki, sapproche, la soutient, la relève et nous traduit ses mots arrachés à la douleur du souvenir: " Notre mère est une vendeuse de charbon et notre père travaille avec les grosses machines qui entretiennent les routes. Quand ils ont vu que les laves foncaient sur notre maison, ils nous ont demandé de monter dans le bus qui attendait dehors, mais nous, nous avions tellement peur de nous retrouver bloqués dans une auto, que nous avions préféré nous enfuir à pied." Mapenzi (13 ans) poursuit: " ce jour-là, les marcheurs étaient plus rapides que les bus, car les embouteillages étaient nombreux et tout le monde courait comme des fous. Nous avons fui avec beaucoup denfants voisins."
Les voilà donc toutes trois au camp de Saké, à 27 km de Goma, un centre de transit soutenu par lUnicef et oú travaillent les volontaires de lOng SOS Grands Lacs, dautres de la Croix Rouge et des Guides et Scouts de la région. Elles attendent désormais de retrouver leur famille.
Une quarantaine denfants sont dans ce centre, encadrés sous le double signe de la prévention et de la protection. En ces temps de calamité, nous explique Bony Mushayuma, le responsable de SOS Grands Lacs:" il y a des risques dexploitation sexuelle des enfants, nous devons donc faire attention aux liens de parenté. Ce ne sont pas tous ceux qui se déclarent parents qui le sont réellement. En effet, certains pourraient être tentés de profiter de la misère des enfants, pour en faire tout simplement des petits esclaves, ou boys, comme on dit ici."
Les recherches seront donc approndies et des monitorages réguliers sont faits pour mieux suivre les conditions dexistence des enfants dans certaines familles daccueil volontaires. Ce centre de transit héberge les enfants pendant 30 jours, tout au plus. Le temps de retrouver les traces de leurs parents, de les identifier et de réunir les familles séparées dans la fournaise des laves volcaniques de Goma.
Pendant leur séjour, les enfants sont pris en charge de manière à les détraumatiser et à les soigner.. Amini, par exemple, souffre de râle crépitant au niveau du poumon gauche, les agents de santé du Centre de Saké sont convaincus quelle est victime des poussières minérales du Nyiragongo et dautres gaz toxiques drainés par les laves en furie. Elle est donc soumise à un traitement dantibiotique conséquent. Ils sont des centaines denfants qui ont aujourdhui besoin de traitement physique, mais surtout psychologique pour mieux les sécuriser intérieurement.
Mapenzi (8 ans), la seconde soeur dAmini affirme:"nous sommes tranquilles ici, nous jouons et nous étudions avec les autres enfants. Mais nous noublierons jamais ce vilain volcan qui nous a chassées de chez nous.".
Depuis le 17 janvier, le volcan Nyiragongo, comme tout honteux sest vêtu de brume, et plus personne ne la encore revu. Amini et ses soeurs, elles veulent vraiment enfin, revoir leur famille. Ce à quoi SOS Grands Lacs, lUnicef et la Croix Rouge et sattèlent dans une fructueuse collaboration.
Justin Morel Junior
GOMA: BILAN D'UN VOLCAN...
Goma, 11 Février 2002- Le fleuve de feu dans sa rage du 17 Janvier a éventré les tuyauteries de la ville, fait fondre les robinets des bornes-fontaines des quartiers populaires et recouvert de nombreuses installations, privant ainsi pour longtemps, les habitants de Goma de sources deau potable. Deux cents millions de mètres cubes de magma déversés jusque dans le Lac Kivu, créant de nouveaux rivages et polluant les eaux.
Défrichage, concassage, déblayage, cest le lot quotidien des Gomatraciens(habitants de Goma), au lendemain de la coulée mortelle de laves.
Au bord du Lac, lOng Oxfam et MSF Belgique, travaillent à ravitailler les populations en eau potable. LUnicef a fourni du chlore nécessaire à lopération. Les ouvriers vont ainsi pomper entre 600 à 800.000 m3 par jour. Dans les quartiers populeux, chaque apparition de citernes pleines deau, est saluée par les enfants et les femmes en applaudissements joyeux. Cest alors que les Shukudu, ces bicyclettes en bois made in Goma, entrent en scène pour livrer à domicile, moyennant quelques sous, la précieuse denrée.En attendant, les pertes humaines sont estimées entre 60 et 100 morts dont la majorité suite à léruption et lexplosion de la station dessence. Les pertes physiques et financières ne sont pas encore totalement chiffrées. Ce qui est sûr, elles atteindront plusieurs dizaines de millions de dollars au moins.
Les églises, les industriels, les pharmacies, les planteurs, les commerçants, les hommes daffaires annoncent des montants qui aboutissent à des sommes pharaoniques. Que dire de laéroport détruit au tiers Si lon ajoute à ce bilan lincendie du dépôt durgence de lUnicef (valeur 800.000 dollars américains) et les couts des bureaux totalement calcinés de lOMS, lon obtiendra une facture que le Nyiragongo ne pourra jamais payer !
La campagne de vaccination initiée par lUnicef et lOMS et qui vise 400.000 enfants, sauvera certainement la plupart dentre eux de la rougeole, mais qui les sauvera (eux et leurs parents) de la faim, du dénuement, de la misère ?
Avant la catastrophe déjà, le taux de chômage à Goma, tournait autour de 70%, à présent lon craint bien que 90% des 5000 travailleurs ne soient obligés de rester dans la rue.
Les urbanistes, en vue de prochains recasements ou transferts au site du Lac Vert, ont préparé 2000 parcelles de trois catégories, accessibles aux plus faibles bourses. Des écoles et commerces y ont leurs places. Les industriels occuperont lextrême ouest de la ville. Trente mille ménages sont aujourdhui considérés, soit 210.000 personnes.
Mais, le recensement complet de tous les sinistrés et de leurs biens perdus savère être une autre paire de manche, certains, dans cette confusion générale sont tentés de multiplier leurs pertes, par deux, ou trois. Le rôle des Nyumba Kumi, responsables de 10 maisons sera nodal dans ce travail pour éviter d`être complices déventuels tricheurs.
De jeunes géologues du Centre universitaire de Bukavu sont venus cartographier Goma et ont même identifié des cheminées dont la stricte surveillance, permettra de limiter relativement leffet de surprise du volcan Nyiragongo.
Les volcanologues, pourtant estiment quavec les récentes fissures découvertes en ville (notamment vers laéroport) et les tremblements de terre qui continuent à secouer régulièrement la ville, les chances de survie à Goma se réduisent sérieusement. Mais, les populations locales préfèrent mourir ici et sont prêtes contre toute attente à reprennent déjà leurs activités.
La guerre des parcelles a déjà commencé et les spéculateurs et autres petits malins abusent de la bonne foi de citoyens malheureux et nécessiteux.
Cette attitude quelque peu suicidaire met les humanitaires dans une délicate position, car il sera difficile de leur part dengager des interventions pérennes sur un espace dont les spécialistes décrivent les risques et les dangers.
Avec toutes ces émanations de gaz, une épidémie dinfections respiratoires est bien possible. Les autorités locales de ce territoire sous contrôle du RCD, lancent tous les jours des messages invitant les populations à la retenue et à la discipline.
Partagées entre les sites de transit où lECHO (European Community Humanitarian Office), le Bureau d Aide Humanitaire de la Communauté Européenne est très actif, et les futurs sites de réinstallation, pour les institutions onusiennes, sous la coordination dOCHA(Bureau de Coordination de lAide Humanitaire des Nations Unies), la priorité est dabord de faire face au présent. Cest dabord ça lurgence!
Cette situation pourrait durer entre 3 et 6 mois selon les spécialistes, mais cest compter avec les inconnues des équations volcaniques.
Combien de temps durera encore ce dilemme ?
Qui prendra la décision de partir face à une population déterminée ?
A quand la prochaine éruption ?
Autant de questions de survie
Justin Morel Junior
Camp Goma
11/02/02
VIH/SIDA: HANGE NA SIDA ! Goma, 10 Février 2002- Le vieil homme peine à tirer sa brouette de riz, le garçon traîne sa bicyclette en bois surchargée de fagots de bois, les femmes forment de longues colonnes bruyantes, jerrycans à la main, attendant leur tour pour remplir leurs bidons. Images quotidiennes. Scènes de vie banales. Nous sommes devant le siège de lassociation Hange na Sida, en Swahili, attention au Sida ! ...Vous voyez, le Nyiragongo est un volcan jaloux, il a surtout frappé le coeur de la ville, les quartiers Virunga, Office, Katindo, Biréré, les parties les plus animées de Goma, où les danseurs se déhanchaient au rythme de ndombolo frénétique danse locale, où vrombissaient les plus puissants haut-parleurs, où chacun oubliait jusquà lexistence même du sida. Cétait la vie, la belle vie ! Nous avons choisi de nous installer ici pour toutes ces raisons. Et, puis certains de nos amis sont morts de sida. Tout cela nous a motivés. Cest par ces mots que nous accueille, Kabwé Tshingoma, le chef de lassociation Hange na Sida.
Léruption du 17 janvier est venue rappeler à tous les dangers dune vie de flambeurs et aux jeunes de lassociation Hange na Sida, limportance de leur mission de sensibilisation dans un des secteurs les plus chauds de la ville : Biréré, un quartier reconnu mal famé où les comportements à risques sont courants. Ici, les populations sont encore abasourdies par la violence des éléments qui ont enseveli une bonne partie de la ville sous des laves de 4 mètres de haut, par endroits. Dans ce quartier de Biréré, le volcan a épargné par miracle des cabanes en bois, pour calciner des bâtiments en ciment. Le volcan a fait de nombreux sans-domiciles-fixes, surtout chez les plus pauvres. Lassociation pense que cest un facteur aggravant, il ne faut donc pas baisser les bras, le travail doit continuer.
Hange na Sida a très tôt associé lUnicef à ses activités, pour en faire un partenaire régulier. Ses conseils et son appui financier, ont aidé lassociation à développer des séances danimation sociale dans les 3 principaux secteurs de Biréré, à savoir : Mikeno, Mapendo, Kahembé. Des moments intéressants, mais harassant tout de même.
Kabwé Tshingoma, avertit : Nous disons à tous les adolescents qui veulent nous rejoindre, ici, ce nest pas 8 heures au travail, mais bien 8 heures de travail par jour Nous sommes 30 jeunes volontaires, décidés daider Biréré à faire face à ses problèmes de santé reproductive. Notre rôle consiste à encourager les adolescents et tous les autres à éviter le vagabondage sexuel, à se protéger, à adopter un comportement responsable pour ne pas être victimes de leurs corps et du virus maudit.
Hange na sida a été fondée, il y a à peine six mois, mais déjà leurs multiples activités sont fort appréciées des habitants du coin. Ils ont déjà pu toucher 3783 personnes dans leurs campagnes de sensibilisation qui sont animées de projections vidéo, de débats avec les séropositifs et tous ceux qui veulent prendre leur vie en charge. Hange organise des séances de formation au cours desquelles, la parole est donnée à chacun pour quil se libère et dépasse le seuil de la gène du regard collectif. Des chansons contre le sida et pour la responsabilité communautaire ont été composées par des prosélytes du groupe pour mobiliser toutes les forces vives contre le sida : maîtres décole, chanteurs, pasteurs, peintres, commerçantes, etc.
Les centaines de cassettes musicales qui circulent dans les quartiers, diffusent des messages de sensibilisation sur la prévention, le dépistage et la prise en charge. Les citoyens qui les écoutent les trouvent harmonieuses, mais surtout, ils en discutent souvent le contenu pour voir comment les mettre en pratique. De lautre côté de cette rue serpentine, les posters géants qui ornent les murs invitent chacun à utiliser les préservatifs pour se protéger et protéger les autres.
Pour les jeunes de Hange na sida, le sida nest pas une maladie, cest toutes les maladies, car, le corps affaibli, sans défense immunitaire peut être agressé par toutes sortes dépidémies. Sur une population de 450.000 habitants, la séropositivité est de 9%, soit environ 40.500 personnes concernées.
Lexemple réussi de collaboration de lUnicef avec cette association devra se poursuivre avec de nombreuses autres qui existent dans ce pays-continent. Le prochain programme de coopération avec la République Démocratique du Congo, (2003-2005), qui met en priorité la lutte contre Vih/Sida, trouvera certainement là des opportunités de futurs succès.
Justin Morel Junior
Camp Goma, 10/02/02
PRESSE: MOTS CHOISIS DE LA CONFERENCE DE MANFILA KANTE
Conakry, 25 janvier 2002- La conférence presse du guitariste-chanteur Manfila Kanté s'est déroulée hier au Centre Culturel Franco-Guinéen. Elle a drainé du beau monde: une centaine de journalistes et admirateurs, le réalisateur Cheick Doukouré, le célébrissime arrangeur malien Boncana Maiga, le directeur de la Radio nationale Issa Condé, le directeur de l'Agence Guinéenne des spectacles Isto Keira et ...bien d'autres encore.Les vedettes de la place s'étaient aussi mobilisées pour rendre hommage à celui qu'elles appellent le doyen. Citons entre autres: Kerfallah Kanté, Mory Djely Deen, Zénab Kouyaté, Yaya Bangoura, Alhassane Barry, Oumou Dioubaté, Koulako Sagno, Petit Condé. L'on regrettera l'absence des doyens de la musique guinéenne, surtout ceux des orchestres nationaux, pourtant résidant à deux pas, dans la cité de la paillote, mais c'est peut-être une autre histoire.
Le journaliste culturel Jean Baptiste Williams en maître de cérémonie courtois et inspiré, a planté le décor musical de Manfila Kanté, avec une biographie concise mais dense. C'est après que la star du jour prendra la parole pour présenter son album et sa personne. Les journalistes, comme ils l'avaient promis vont ''cuisiner'' le doyen'. Voici donc, en exclusivité, quelques passages choisis.
''Moi, je suis né en 1946 dans une famille pauvre, et je n'ai pas honte de vous le dire. Mes parents se sont battus pour me donner une bonne éducation et je les en remercie.''
''Je suis polygame, je sais que ce n'est pas un bon exemple, mais il faut dire la vérité aux journalistes. Jj'ai deux femmes et beaucoup d'enfants. Je ne vous dirai pas le nombre, car je ne veux pas faire comme un de mes amis, qui racontait qu'il avait 6 enfants et demi... (Rires dans la salle). Mais attention pour moi, le divorce est la pire des choses, car ce sont les enfants innocents qui en souffrent toujours.''.
''Mon conseil aux producteurs guinéens c'est d'espacer les sorties des albums pour permettre au public de mieux apprécier leurs produits et aux cassettes de mieux se vendre.''
''J'ai deux complices dans ma vie, ce sont Salif Keita et Amadou Sodia. Et c'est Salif Keita, le malien qui m'a fait découvrir le talent de mon compatriote Ahmadou Sodia.''
''Vous, les journalistes guinéens, je dis que vous êtes civilisés, nous à Paris, on nous parle de quotas. Ici, vous êtes plus ouverts à la culture des autres et cela n'empèche pas, comme on le voit les guinéens d'aimer leur musique.''
''Avant, quand j'étais inconscient, je composais 5 titres par jour, depuis que j'ai compris, je n'arrive pas à composer un titre par mois.''
''Pour moi, les pirates sont des vampires parce qu'ils sucent notre sang.''
''Chaque disque est comme un accouchement, une délivrance et j'ai mon planning musical, comme d'autres ont leur planning familial. Voilà pourquoi maintenant, je mets du temps entre mes albums.''
''Un disque d'or pour Farabana?, je n'y pense pas. Je sais que mon frère Mory Kanté a repris 3 ou 4 fois Yèkèkè, avant de pouvoir réussir la consécration internationale et obtenir des disques d'or.''
'' Je suis contre les jeunes qui font du Dombolo ou du Mbalakh dans notre musique.''
''Je suis un voleur comme tous les compositeurs. On prend toujours quelque chose de quelqu'un quelque part.''
''Rénovateur ou innovateur, non, je ne sais pas ce que je suis. A vous de voir.''
Les débats se sont poursuivis avec le souci de savoir comment enrichir la tradition sans la trahir, comment pouvoir garder à la fois la beauté des mélodies et la profondeur des paroles. Presque deux heures de conversations agréables, vraies et directes.
Pour terminer, Alhassane Barry, Yaya El Bango et Koulako Sagno ont offert des play-backs de leurs meilleurs titres.
DISPARITION: M. KOUMANDIAN KEITA, LE SYNDICALISTE PANAFRICAIN N'EST PLUS
Conakry, 12/07/02- Le corps de l'illustre disparu a quitté Conakry dans la nuit du 11 juillet, pour Kouroussa, où seront organisées les funérailles, selon la volonté de la grande famille des Keita, ce vendredi 12.
La mort de M. Koumandian Keita a été ressentie avec beaucoup de tristesse par le peuple de Guinée. Les amis, les parents, les admirateurs et même les badauds viennent en flots incessants, dans la cour de l'école réalisée par le puiné du défunt, et qui porte le nom de son exemplaire père, présenter leurs condoléances et s'associer à la douleur de la famille éplorée, en les consolant de leur présence massive.
El Hadj Koumandian Keita est né à Koumana (Kouroussa) en 1916, instituteur principal à la retraite, ex directeur de l'Ecole de Dixinn, ex Secretaire Général du Syndicat des enseignants de Guinée, ex Secretaire Général des Enseignants d'Afrique Noire et président du Bloc Africain de Guinée (BAG), en 1954, principal part d'opposition au PDG-RDA de Sékou Touré.
Les enseignants guinéens, frustrés par leurs misérables conditions de vie, rédigèrent un ''memorandum à l'intention du gouvernement. Ce Mémorandum fut considéré par le PDG (parti démocratique de Guinée), parti unique au pouvoir, comme un pamphlet inspiré par des forces réactionnaires. Et, la ''Révolution'' décida de sévir.
Les enseignants furent traités de ''traitres comploteurs'' et la plupart furent arrêtés et emprisonnés pour des années. C'est que les hagiographes du PDG ont appelé ''le complot des enseignants'. Une triste page de l'histoire de la Guinée indépendante, qui annonça le premier divorce entre l'élite intellectuelle et le président Sékou Touré.
Koumandian ser arrêté et emprisonné en 1961, suite au Memorandum rédigé par les Enseignants, relatif à l'amélioration de leur situation administrative. Relaxé en 1966, il reprit avec courage ses activités dans l'enseignement jusqu'à la retraite. Il meurt le 9 juillet 2002, malade et démuni, mais digne.
Les amis de prison vivants parmi lesquels, il faut citer les professeurs Niane Tamsir Djibril et Bah Ibrahima Caba, se proposent d'organiser, avec le soutien de la famille et des autorités guinéennes, un grand symposium sur la vie et l'oeuvre de M. Koumandian Keita.
MEDIA: MORT ACCIDENTIELLE DE TH. MADJOU BAH, ANCIEN DIRECTEUR DE LA RADIO RURALE DE LABE
Conakry, 12/07/02- La démarche feutrée, la courtoisie innée, le savoir discret, Thierno Madjou Bah, ancien directeur de la Radio rurale de Labé et chef de la planification, à la Direction générale des Radios rurales, nous a quittés le mercredi 10 juillet, fauché par un violent accident de la circulation, à 8 kilomètres de Mamou. Il se rendait à Donghol (Pita), pour presenter ses condoléances à la famille, pour sa marâtre disparue, quand il a rencontré son destin.
Journaliste brillant et sobre, sorti de l'école allemande, il mariait avec bonheur la rigueur de son éducation peule aux principes universitaires de la RDA socialiste, qu'il connut. Il a travaillé au quotidien national Horoya, a participé à la naissance de la Radio Rurale avec l'inoubliable Cheick Sylla. Homme de terrain, il s'investit par passion, depuis longtemps dans l'agriculture. Intellectuel ouvert, il travaillait régulièrement avec les ONG et les institutions internationales comme la FAO, l'UNICEF, le PNUD, et ses compétences étaient hautement appréciées.
Il nous quitte à 58 ans, père de 10 enfants. Que son âme repose en paix. Amen.
DISQUES: THE BEST OF YELI SAYON, ECOUTÉ PAR AFRICULTURES
Conakry, 8/07/02- A l'écoute des premières mesures on craint le pire : on connaît hélas trop ce gouzi-gouzi de synthétiseur bon marché, marque de fabrique de tant de disques africains enregistrés sur place avec de pauvres moyens...
Et puis soudain la découverte de cette voix magnifique lamine les préjugés. On se dit que vraiment, l'Afrique de l'Ouest regorge de Salif Keita en puissance, qu'il suffirait de leur donner un peu plus de moyens... Yeli Sayon est un griot Peul de Guinée qui a pas mal d'heures de vol : il fête ses 40 ans et plutôt que de vous en dire plus je vous invite à lire le texte du livret.
Car une fois n'est pas coutume, si le disque africain se signale en général par l'absence ou l'indigence du commentaire, cette collection Bolibana a toujours brillé par sa différence grâce à la prose cultivée et fleurie de l'écrivain guinéen Justin Morel Junior. Même si par instants la flûte de feu des Bambara et des Peul se mêle amoureusement à son chant, Yeli Sayon n'a rien d'un artiste folklorique.
On le sent galvanisé par la frénésie des orchestres de danse d'Afrique centrale, même s'il garde la majesté et le phrasé dramatique qui sont les signes distinctifs de la musique "mandingue". Finalement, les synthés de John Wisdom sont plutôt séduisants, la flûte de Camara Laye renversante, les arrangements d'une rare sensualité et de toute façon cette voix de ténor souveraine emporte tout sur son passage.
Un vrai chef d'oeuvre, au même titre que le dernier Salif Keita, même si le budget a dû être cent fois, même mille fois moindre ! (GÉRARD ARNAUD, Africultures.).
NB. J'ai souri en découvrant que l'auteur me prenait pour un écrivain. Je lui écrirai pour lui préciser que je suis simplement tout simplement, un journaliste. Ou peut-être, il faudrait que je devienne écrivain, par amitié pour lui et d'autres, qui m'y encouragent, et pour le plaisir d'écrire sur des gens et des choses dont j'ai été témoin de l'évolution. JMJ
COMEDIE MUSICALE: ABDOULAYE OSKY, LA MUSIQUE EN RIANT Conakry, 09/10/02 - C'est le samedi 12 octobre que les Etoiles de Boulbinet vont nous faire découvrir au Palais du Peuple, un jeune comédien-musicien qu'ils ont arrangé et qui va offrir son premier opus, dans un spectacle de dédicace qui promet de mobiliser du beau monde. Abdoulaye Osky, va-t-il devenir le nouvel amuseur public, le jovial saltimbanque dont rêve un grand nombre pour chasser les soucis du quotidien... A en croire les commentaires dithyrambiques qui précèdent sa sortie, l'on pourrait rapidement se prendre au jeu. Osky se moque de lui-même et de tout le monde. Bien. Très bien. Ses chants sont des tranches d'humour bourrées de textes populaires, de dénonciations téméraires et de provocations et conseils gratuits. Les Etoiles de Boulbinet lui ont cuisiné une musique folklorique adaptée à son style et aux exigences de la littérature comique. Cette production est signée Papa Yans, le manager des Etoiles de Boulbinet. L'album est baptisé ''Tna Kha fé'' est tout acoustique, tout traditionnel. Retour aux sources. Le public semble entrer dans le jeu, mais pour combien de temps encore...En attendant, avec lui au moins, un peut apprendre à voir la vie du bon côté. Et lui faire la musique en riant et en nous faisant rire à coeur-joie.
CULTURE: LES PROVERBES, QUINTESSENCE DE LA SAGESSE AFRICAINE
Conakry, 10/10/02 - Les proverbes sont la quintessence de la sagesse africaine. Concis et précis, le proverbe résume toujours le conte. Epousant des formes symboliques, métaphoriques ou paraboliques, le proverbe cristalise le conte, le livre en formules lapidaires à ceux qui vivent dans cet univers traditionnel . Chaque proverbe est en fait un abrégé du monde traditionnel qui l'a enfanté. Un proverbe est un musée.
Le diseur de proverbes doit nécessairement connaître les réalités sociales qui les ont générés, faute de quoi , il risque de travestir la force de la pensée et la noyer dans un snobisme serville. Le défunt Madigbè Kourouma écrivait dans la philosophie du Sanda (proverbe en manika) : '' le proverbe manifeste un sens aïgu et pertinent de lobservation et du comportement humain. ll constitue larme suprême de la pédagogie traditionnelle." La collectivité entière est lauteur du proverbe. Cest un genre anonyme, caractéristique principale de son essence sociale. Sanda (en manika) Taali en susu , Tindol (en pular), le proverbe porte toujours le sceau de la collectivité qui la synthétisé. Quil soit à caractère humaniste , humoristique , économique , stoïcien etc le proverbe est toujours de plein de philosophie . Bien que revêtant des couleurs locales, les proverbes en tant quarchétypes de la conception de lunivers, partout où lhomme affronte lhomme ou la nature ont une irremplaçable valeur. Le proverbe est la finale du conte. Le proverbe peut donc réfléter les contradictions de classe de la société dont il est le fruit. La galerie animale que peut comporter un proverbe nest souvent en réalité que le transfert de notre société, avec ses vices et ses vertus, ses faiblesses et ses forces, la lutte des puissants et des opprimés. Généralement en Guinée, tout proverbe peut être introduit dans un chant. La gamme de choix étant large, le traditionniste, selon la nature du choix, trouvera le proverbe conséquent . Les proverbes fortifient les chants , ils concourent à former un ou plusieurs couplets ou sont alors des refrains. Dans les chants pular par exemple, la phrase ordinaire est généralement maintenue. Autrement dit que toute phrase peut-être chantée selon la circonstance, la puissance dimprovisation de lartiste, la force de son inspiration . Ainsi les proverbes sont introduits dans les chants sous la même forme que dans les discours ordinaires . En Guinée, les proverbes existent sous deux formes: les proverbes chantés et les chants en proverbes.NOUVEAUTÉ: IZO ISMAEL, UN RAYON DE SOLEIL REGGAE
Conakry, 10/10/02 - Une nouvelle vedette est née est Guinée : IZO ISMAEL. Un jeune charmant et créatif. Il invente leReggae-Respect, une musique à la sauce guinéenne, avec des ingrédients tropicaux de qualité. Son style est fait de paroles solides que le quotidien du guinéen lui inspire.Un album de 10 titres sort de sa première expérience pour limposer simplement comme le nouveau porte-drapeau du Reggae made in Guinea avec la notion de Reggae-Respect.
Respect des traditions guinéennes, respect des aînés, respect des valeurs africaines. Avec IZO ISMAEL, le reggae guinéen explore de nouveaux horizons grâce à la voix limpide et cristaline de ce jeune trentenaire, venu de nulle part et qui va terrasser nos habitudes musicales. IZO ISMAEL est une nouvelle découverte de la maison Clipson en partenariat avec un certain Hady Yansané, un producteur qui fait ses premiers pas. Electricien de formation, IZO ISMAEL étonne par la densité de ses textes, la force de son timbre et lharmonie naturelle de sa voix. Les émules du légendaire prophète du Reggae, Bob Marley, commencent petit -a petit à occuper la place. Les musiques composées par IZO ISMAEL apparaissent comme le début dune grande aventure, dun grand amour entre les mélomanes guinéens et lui. De son vrai nom Ismael Sylla, le jeune chanteur a créé un charmant sobriquet qui pourrait le mener loin, surtout que sa monture est bien faite et solide.D'AUTRES EXTRAITS
SUIVRONT...
A BIENTOT !!!